L’ashwagandha, la plante indienne qui apaise l’esprit et fortifie le corps

L’ashwagandha, utilisée dans les pays d’Asie depuis déjà plusieurs siècles, connaît, depuis peu, une renommée en France. Forte de ses nombreuses propriétés médicinales, elle renforce notre organisme face aux chocs, nous insuffle de l’énergie et nous aide même à mieux dormir.L’ashwagandha – de son nom latin Whitania somnifera – est une plante originaire d’Inde, utilisée en médecine ayurvedique, qui ne cesse de gagner en popularité.

Connue pour ses propriétés anti-inflammatoires, anti-oxydantes et relaxantes, « on la qualifie de ‘ginseng indien' », explique Florence Foucaut, diététicienne-nutritionniste. Une « plante adaptogène à la mode » riche en bienfaits et en vertus, ajoute Émilie Kapps, naturopathe.

L’ashwagandha nous rend résistants et toniques

À l’image du Jiaogulan, du Ginseng ou encore du Rhodiola, l’ashwagandha est une source non-négligeable d’énergie et de tonus : “c’est une plante tonique et stimulante. Elle redonne de l’énergie et combat la fatigue”, explique Émilie Kapps. En effet, elle est largement conseillée lors de moments où la morosité et le manque de motivation se font ressentir : “elle est idéale à cette période, car notre organisme est stressé et mentalement fatigué. On a besoin d’être aidé au niveau de notre résistance”, ajoute-t-elle.

Mais tout l’intérêt de la plante indienne réside dans le fait qu’elle entre dans la famille des plantes dites adaptogènes, des plantes qui nous aident à être davantage résistant.es aux changements psychiques et physiques et aux traumatismes de l’hiver et de la nouvelle année : “elle aide l’organisme à s’adapter aux situations de stress, à un état d’anxiété, aux angoisses et à la fatigue”, précise la naturopathe.

Mais c’est aussi grâce à ses effets sur notre système immunitaire que l’ashwagandha nous protège des éventuels chocs.

Une plante qui réduit l’anxiété et le stress

Autre avantage de la plante : “elle présente un effet anti-stress et des propriétés relaxantes”, explique Florence Foucaut, diététicienne-nutritionniste. En effet, “elle améliore et prévient les symptômes de l’anxiété”, ajoute la spécialiste en naturopathie.

Une étude publiée en décembre 2019 dans la revue Cureus, “a évalué l’effet d’un extrait aqueux de racine d’ashwagandha chez 58 participants souffrant de stress et d’anxiété”. Les chercheurs ont révélé que “le traitement à l’extrait de racine d’ashwagandha était considérablement efficace par rapport au placebo”.

Une autre étude, publiée en septembre 2019 dans Medicine avait révélé, elle, que “la prise de 60 jours d’un extrait d’ashwagandha (Shoden) chez des adultes légèrement anxieux et en bonne santé a entraîné des améliorations émotionnelles significatives au fil du temps”. Bien que la prudence reste de mise face à ces résultats : “les études fiables sont rares, car sont souvent réalisées sur peu de patients et avec des doses nullement en rapport avec les quantités usuelles de consommation”, alerte Florence Foucaut.

Sommeil, vieillissement précoce, inflammations : l’ashwagandha pour tous les maux  

Néanmoins, en plus de “favoriser la défense de l’organisme face aux agressions extérieures (virus, microbes, bactéries ou agressions mentales)”, l’ashwagandha regorge de propriétés anti-oxydantes et anti-inflammatoires : “elle va soulager les douleurs induites par notre organisme fatigué. Et ses pouvoirs anti-oxydants font qu’elle diminue les troubles de la dégénérescence, la perte de mémoire ou la fatigue intellectuelle”, détaille la naturopathe.

Aussi, “elle améliore le sommeil”, prévient la diététicienne. Mais alors que de nombreux individus sont confrontés, en cette période de manque de lumière et de jours raccourcis, à un sommeil troublé, l’ashwagandha peut s’avérer être un allié de l’endormissement : “elle contient du tryptophane, le précurseur de la sérotonine, qui sécrète, lui, la mélatonine – impliquée dans le déclenchement du sommeil. Elle vient donc agir en amont du processus d’endormissement”, dévoile Émilie Kapps.

Ashwagandha : les contre-indications et précautions d’usage 

Toutefois, “les plantes adaptogènes sont des plantes qu’il faut manier avec précautions”, alerte la naturopathe. Ainsi, il existe de nombreuses contre-indications. D’abord, “l’automédication est à proscrire, il faut prendre conseil auprès d’un professionnel de santé. Et il faut faire attention aux surdosages qui peuvent entraîner des troubles digestifs, de la mémoire ou un effet hypnotique”, explique Florence Foucaut. Elle est aussi déconseillée chez la femme enceinte et allaitante.

Autres précautions d’usage. Il faut éviter de la consommer “en cas d’hyperthyroïdie ou si vous êtes sous traitement anti-dépresseur et/ou anti-coagulant”, ajoute la diététicienne nutritionniste. D’autre part, en général, “on fait attention aux interactions avec d’autres traitements. Concrètement, on l’évite quand on prend des médicaments sédatifs, des calmants, des barbituriques, des anxiolytiques”, révèle Émilie Kapps. Une plante qu’il faut également bannir avec de l’alcool.

Comment l’utiliser au quotidien ? 

Mais ce qui rend l’ashwagandha aussi appréciée du grand public et des professionnels, c’est qu’il est possible de profiter de ses nombreux bienfaits de différentes manières. “Première possibilité, en décoction. Pour cela, on met une cuillère à café de racine par tasse, on fait bouillir 3 minutes, on laisse infuser pendant 10. Ensuite, on filtre et on boit 2 ou 3 tasses par jour, en dehors des repas et jusqu’à amélioration des symptômes. Et si c’est pour une cure, il faut le faire au moins 3 semaines”, explique la naturopathe.

Seconde option, l’ashwagandha en poudre : “on met 1 cuillère à café rase dans l’eau, et on boit ça deux, trois fois par jour, en dehors des repas et jusqu’à amélioration des symptômes”. Alors qu’il est également possible de la consommer sous forme de teinture – grâce à 30 gouttes dans un verre d’eau, matin et soir – des gélules existent aussi. Ainsi, on en prend “2 le matin et 2 le soir, en dehors des repas et jusqu’à amélioration des symptômes”, conclut l’experte.

Pour finir, « sur Internet, on peut lui trouver des tonnes d’autres vertus. Alors si on en veut d’autres, il faut aller chercher d’autres plantes”, conclut la naturopathe Émilie Kapps. En effet, “il existe aussi le curcuma, la mélisse, la valériane, le pavot de Californie qui sont efficaces sur les troubles de l’anxiété et le sommeil par exemple. De plus, ces plantes présentent un bilan carbone bien plus faible que les plantes originaires d’autres continents”, conclut de son côté Florence Foucaut.